DE HENRI III. [i589]                        38?
s'ensuit, extraite fidellement mot à mot de l'original :
« Je soussigné déclare qu'ayant consulté et tenté tous les moyens à moy possibles pour sortir de cette ville, afin de m'exempter de faire ou dire chose qui pût of­fenser mon Roy et souverain seigneur, lequel je veux servir, obéir, respecter et reconnoître toute ma vie, et perseverer en la fidélité que je dois, détestant toute rebellion contre lui : il m'a été impossible de me pou­voir retirer et sauver, pour être mes pas observés de toutes personnes, guettés et gardés; et que plusieurs, qui en habit déguisé ont tâché de sortir, ont été sur­pris et emprisonnés : et d'ailleurs on a emprisonné le géneral Le Comte mon gendre, saisi sa maison, et dé­nié l'entrée d'icelle à ma fille, qui a été contrainte de se réfugier chez ses amis. A raison de quoy étant con­traint de demeurer en cette ville, et adhérer ès délibe­rations ausquelles le peuple nous force d'entrer, je pro­teste devant Dieu que tout ce que j'ai fait, dit et déli­beré en la cour de parlement, et ce que je ferai, dirai et délibérerai, jugerai et signerai cy-après, a été et sera contre mon gré et volonté, et par force et contrainte ; y étant violenté par la terreur des armes et licence po­pulaire qui regne à present en cette ville, et aussi par le conseil des gens de bien et d'honneur, bons et fidels serviteurs du Roy, exposés à mêmes perils et injures, qui me conseillent et exhortent de temporiser, et m'ac-commoder au desir et vouloir d'un peuple, quoiqu'ils soient injustes et déraisonnables, et contre le devoir de sujets; et ce, tant pour sauver ma vie, et à ma femme et enfans, qui seroient en péril et danger indu­bitable, et nos biens en proye, que pour tâcher avec
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